Kwe!

Chez Bastien, nous fabriquons nos mocassins dans un esprit traditionnel et circulaire autochtone. Qu’est-ce que ça veut dire? Que nous appliquons des techniques ancestrales que nous avons bien sûr adaptées, mais que surtout nous attachons beaucoup d’importance à la provenance de nos matériaux.

Traditionnellement dans cet esprit circulaire, lors de la chasse, toutes les parties de l’animal étaient utilisées pour manger et fabriquer différents objets : chair, os, organes et, bien entendu, la peau qui servait à fabriquer entre autres les vêtements et les mocassins.

Pour respecter cet aspect de la pensée circulaire dans la fabrication des Bastien, nous portons une attention particulière à la provenance des matériaux que nous utilisons, en particulier, le cuir.

Des peaux issues de la chasse et de l’alimentaire

Les Bastiens sont faits de cuir d’orignal et de vache. Pour les obtenir, nous faisons appel à la Tannerie des Ruisseaux située à Saint-Pascal de Kamouraska, Québec. Cette entreprise produit des cuirs qui proviennent uniquement de l’industrie alimentaire. Cela signifie que les animaux ne sont pas élevés ou chassés pour leur fourrure ou leur peau, ils le sont pour nourrir.

Les cuirs obtenus ainsi sont des peaux qui seraient jetées si personne n’était là pour les récupérer. C’est donc ce que nous faisons : réutiliser la peau afin d’utiliser le plus possible de parties de l’animal.

Ainsi nous savons que notre cuir est acquis de manière à éviter le gaspillage. Comme le veut la pensée circulaire autochtone selon laquelle nous respectons et réutilisons tout ce que l’animal nous offre en échange de sa vie.

Des peaux d’orignaux issues de la chasse

Pour le cuir d’orignal, la tannerie prend des peaux qui proviennent uniquement de la chasse. Comment fait-elle pour trouver ces peaux? Elle a des ententes avec de boucheries et des gens qui débitent la viande d’orignal. Elle récupère ainsi des peaux sur un territoire qui va de Québec jusqu’à à la Gaspésie ainsi qu’en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick.

Pour l’aider dans cette tâche, la tannerie a des agent·e·s sur son territoire de ramassage qui s’occupent d’abord de livrer du sel à la boucherie pour conserver la peau. Dès que la peau est enlevée de la chair, la boucherie doit la mettre dans une grande quantité de sel pour la conserver. Lorsque les boucheries ont plusieurs peaux d’amassées, la tannerie va les récupérer en camion pour les ramener dans son atelier où elles seront traitées pour devenir du cuir.

Conserver les peaux représente du travail de plus pour les boucheries qui participent, mais la tannerie leur fournit le sel et paie pour chacune des peaux. Une belle façon pour les boucheries d’éviter un gaspillage inutile d’une peau qui peut servir à fabriquer, entre autres, des mocassins.

Plusieurs chasseurs et chasseuses débitent leur orignal ou le font faire par une connaissance qui s’y connaît plutôt que l’envoyer dans une boucherie. Certaines de ses personnes viennent porter la peau de leur prise à la tannerie. Mais pas tout le monde, car ça demande tout de même du temps de conserver la peau et de venir la porter.

Vous pratiquez la chasse à l’orignal et aimeriez aussi éviter de jeter la peau? C’est possible, si vous ça ne vous dérange pas de mettre du sel sur la peau dès que vous l’enlevez et de faire la route jusqu’à Saint-Pascal de Kamouraska. Le mieux c’est de communiquer avec la Tannerie des Ruisseaux pour voir comment vous y prendre.

Des peaux de vaches issues de l’élevage alimentaire

Pour le cuir de vache (et de bœuf), la tannerie se les procure auprès d’abattoirs de sa région. Un peu de ces peaux proviennent des vaches laitières, mais la plupart proviennent du bœuf élevé pour la viande. Les peaux de ces bovins sont souvent plus épaisses et de meilleure qualité pour produire du cuir, car les bêtes vivent dehors à l’année.

Comme pour les peaux d’orignaux, la tannerie va les récolter de manière régulière. Encore une fois, choisir des peaux qui proviennent de l’alimentation permet de respecter l’esprit circulaire autochtone. Donner une deuxième vie à des peaux qui seraient jetées, enfouies.

Un processus de tannage responsable et circulaire

Lorsque les peaux arrivent à la tannerie, elles commencent tout un processus d’environ une vingtaine d’étapes. Certaines étapes peuvent diverger en fonction du type de peau et de l’usage qui en sera fait.

À la Tannerie des Ruisseaux, les peaux sont tannées au chrome avec une formule établie et améliorée avec les années, depuis 1969. La formule peut changer selon le type de peau et de cuir qu’on veut obtenir.

Dans sa formule, la tannerie utilise des tannins à base d’eau et d’origine végétale faits d’écorce d’arbres, dont le châtaignier, le mimosa et le québracho. Elle fait ce choix dans un souci d’utiliser le moins possible de produits dommageables pour l’environnement et pour répondre aux exigences canadiennes qui bannissent plusieurs produits dangereux.

De plus, pour minimiser l’utilisation d’eau, la tannerie a pensé à mettre en place certaines mesures. D’abord, une partie de l’eau utilisée pour tanner le cuir provient des systèmes de refroidissement des machines et est donc de l’eau récupérée et réutilisée.

Ensuite, toutes les eaux qui sortent de l’usine à la fin du processus sont traitées sur place puis renvoyées au système d’épuration des eaux usées de la Ville de St-Pascal pour un traitement final.

Du suède des États-Unis

Pour le suède, en raison de la quantité et de la qualité recherchées, nous nous le procurons aux États-Unis. C’était l’option la plus près d’ici avec la quantité et la qualité de cuir dont nous avions besoin. Nous avons pris soin de choisir une tannerie qui rejoint le plus possible nos valeurs et notre vision circulaire.

C’est avec fierté que nous collaborons avec cette tannerie familiale qui existe depuis 1936. Dès ses débuts, elle a commencé ses activités de manière circulaire avec l’idée de récupérer les « déchets » des tanneries locales pour fabriquer des gants de cuir. Depuis, la tannerie a élargi ses activités et produit du cuir.

De plus, la tannerie suit les règles environnementales et les normes du travail américaines. Elle travaille à minimiser sa consommation d’eau qu’elle traite après usage directement dans sa propre usine de traitement. Du point de vue humain, elle offre à son personnel des conditions et des salaires décents en plus d’offrir un milieu de travail sécuritaire. Bref, son cuir est teinté de valeurs qui nous rejoignent.

Du cuir et des mocassins faits d’authenticité

Bref, nous avons choisi avec soin des cuirs qui correspondaient aux Bastien et à tout l’héritage, toute l’authenticité et toutes les valeurs et traditions qu’ils portent en eux. Nous voulons offrir des produits de qualité, plaisants à porter et qui nous représentent, nous en tant qu’entreprise, mais aussi notre communauté.

Pour voir comment nous fabriquons nos mocassins autochtones authentiques avec amour, lisez notre article 8 étapes pour fabriquer un mocassin Bastien à la main.

Tiawenhk, entïio' chia' önenh!

Les mots wendates du jour

  • Kwe! : bonjour, salut
  • Aoskway: orignal
  • Tiönhonhskwaronht : vache
  • Yayenra’ : printemps
  • Tiawenhk  : merci
  • Entïio' chia’ : bonne journée
  • Önenh : au revoir

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